Quotidiens. La bataille des contenus d'été
En juillet et août, on assiste à un phénomène spécifique à la France. Les quotidiens nationaux tels que le Monde, le Figaro ou les Echos multiplient les chroniques, les feuilletons, voire les bandes dessinées tandis que l'information proprement dite se réduit comme une peau de chagrin.
Quand on fait observer aux responsables de ces titres que l'actualité ne diminue pas en août, comme en fait foi, par exemple, la presse américaine, ils répondent deux choses: d'une part, il faut continuer à intéresser les lecteurs en vacances qui ont tendance à lire la PQR quand ils sont en Bretagne ou sur la Côte; d'autre part, les journalistes sont aussi en vacances. Il faut donc continuer à remplir une pagination même réduite, avec des papiers rédigés à l'avance.
La réalité est que les gens achètent un journal pour avoir de l'information. S'ils ne la trouvent plus dans leur journal habituel, ils la consulteront sur le web, ce qui est de plus en plus facile grâce aux smartphones et ils ne reviendront pas forcèment au papier à leur retour de congé. L'autre réalité, qui est un tabou est le régime de vacances des journalistes, fixé par leur convention de branche, qui leur permet de ne travailler que 180 à 190 jours par an. On touche là un des facteurs de la crise de la presse parisienne.