L'été va être difficile pour la presse quotidienne. Le Monde poursuit son opération de recapitalisation avec deux grandes inconnues: est ce que les trois repreneurs, Bergé, Pigasse et Niel parviendront à s'entendre pour mener à bien les réformes nécessaires et est ce que les repreneurs et la direction actuelle trouveront rapidement une solution pour l'imprimerie du journal à la fois à bout de souffle et en sureffectif? L'enjeu est la recherche de l'équilibre économique du journal à aprtir de 2011, faute de quoi, tout peut arriver. Les moyens à réunir pourraient dépasser les 150 millions d'euros.
De son côté, le groupe Amaury cherche, avec l'appui de la banque Rothschild à vendre le Parisien-Aujourd'hui en France ainsi que l'imprimerie de Saint Ouen. Le journal est prestigieux et bien géré. Il a une position dominante dans la région clé d'Ile de France mais il subit les effets de la dépréciation des entreprises de presse. Il est très douteux que sa valeur marchande atteigne les 150 millions d'euros alors que la famille Amaury en espèrait beaucoup plus, autour de 250 millions. Les négociations se poursuivront pendant tout l'été sous l'oeil très attentif de l'Elysée qui n'appréciera pas qu'un groupe étranger mette la main sur le 2éme quotidien français.
De son côté, Philippe Hersant doit desserer l'étau financier de l'endettement de son groupe, plombé par l'effondrement de sa filiale de gratuits Paru Vendu. Vincent Bolloré a manifesté son intérêt pour le rachat de Nice Matin qui complèterait sa TV de la Côte d'Azur. De toutes façons, la famille Hersant sera obligée de cèder des actifs stratégiques pour sauver le rest de son groupe.
Il en va de même pour le groupe Sud Ouest qui subit à la fois un lourd endettement et la disparition de sa filiale de gratuits S3G. Les héritiers Lemoine devront affronter rapidementdes choix douloureux.
Tout cela ne signifie pas la fin de la presse quotidienne qui résiste encore bien à la concurrence d'Internet mais il y aura certainement d'ici la fin de l'année de nombreux changements de propriétaires, de dirigeants et, surtout une gestion plus rigoureuse de ces entreprises. Il faut espèrer que les 20 millions de lecteurs des quotidiens y trouveront aussi leur compte car, quoi qu'il arrive, ils devront payer plus cher leur journal favori.